Sus à la spéculation !

Editorial La Presse

 

Entre la rareté de certaines denrées alimentaires de base et la flambée des prix de bon nombre de produits de consommation, les ménages se retrouvent entre plusieurs feux menaçant leur budget et leur vécu au quotidien.

S’agissant d’un phénomène qui impacte tous les Tunisiens, les autorités à la plus haute échelle n’ont pas croisé les bras en multipliant les mesures en vue d’assurer la disponibilité des marchandises de première nécessité et d’en stabiliser les prix.

Conscient et convaincu des effets réduits des méthodes utilisées jusque-là, le Président de la République a tenu à mettre l’accent sur l’impératif de délaisser les moyens habituels en matière de lutte contre le monopole et la spéculation, tout en optant pour une approche consistant en une action ininterrompue couvrant l’ensemble du territoire national.

En effet, il n’est plus question de procéder par “à-coups” avec des opérations ponctuelles dites “campagnes” dans le sens où elles sont prévisibles et facilement contournables par les spéculateurs qui reprennent, juste après, leur manège frauduleux.

Le Chef de l’Etat a insisté, par ailleurs, sur le souci d’éradiquer définitivement les circuits dits de distribution, qu’il a qualifiés de “réseaux criminels”, qui nuisent aussi bien aux producteurs qu’aux citoyens consommateurs dans le sens où les agriculteurs vendent leurs produits à des prix dérisoires. La différence énorme entre le prix de vente et celui d’achat reflète, à elle seule, la gravité dudit crime qui ne peut rester indéfiniment impuni.

Et si l’on sait que la loi permet au département de tutelle, en l’occurrence le ministère du Commerce, de fixer les prix en vue de réguler l’équilibre des marchés, tout en prévoyant des sanctions légales en cas d’infraction aux décisions de tarification, on peut s’attendre à une très prochaine stabilisation des prix au grand bonheur des consommateurs.

Toutefois, en vue de garantir le maximum d’efficacité à ces décisions, il est nécessaire que l’administration, à savoir dans ce cas le ministère et l’Office du commerce, soit au même diapason afin d’appliquer au mieux les mesures prises au plus haut niveau.

Autrement dit, face à la situation, dont tout indique qu’elle est savamment orchestrée, des dispositions strictes devraient être mises en place pour assainir les services administratifs concernés et dissuader plus sérieusement les lobbies qui contrôlent l’approvisionnement des divers marchés et imposent leur diktat dans la fixation des prix. 

En tout état de cause et au vu de cette situation préjudiciable au citoyen, l’intervention des officiels est inévitable pour mettre un terme aux agissements de “spéculateurs-affameurs” sans scrupule prêts à faire payer au Tunisien plus cher son couffin et ses produits de première nécessité.

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